CHRONIQUES CONFINEES # 16 BEAU LIVRE - SPORT

Courir…

 FREE TO RUN, COURIR POUR ETRE LIBRE – PIERRE MORATH

Certains esprits chagrins s’émeuvent du nombre de personnes qui courent sur les routes, les chemins, empruntant les sentiers qui serpentent au milieu des champs, traversent les forêts… En cette saison confinée, comment ne pas éprouver une certaine ivresse à courir, et ce faisant, un puissant sentiment de liberté ? C’est ce qu’explique –entre autre- le livre de Pierre Morath, historien et cinéaste franco-suisse, ancien champion d’athlétisme, paru après son film documentaire Free to Run. Ce magnifique ouvrage grand format et abondamment illustré, retrace l’histoire du running, de sa naissance idéaliste au business actuel des marathons… Ce sport devenu un véritable style de vivre aujourd’hui était pratiquement méconnu il y a à peine plus de cinquante ans, à l’époque où les femmes n’avaient pas le droit de participer aux marathons officiels, celle de la jeune Bobbi Gibb qui, en 1966, se glissant frauduleusement parmi les coureurs masculins de la 70^e édition du marathon de Boston, le plus ancien de la planète, le boucla en 3h21 !

La littérature a souvent été traversée par la course à pied, Alan Sillitoe l’a prouvé avec sa célèbre nouvelle « la solitude du coureur de fond », (tiré du recueil au titre éponyme, et adapté au cinéma par le réalisateur Tony Richardson en 1962) ; citons aussi l’« Autoportrait de l'auteur en coureur de fond »

d'Haruki Murakami (qui s’essaya également à l’ultra-marathon), les deux livres de Cécile Coulon « Le cœur du pélican » et « Petit éloge du running », le roman « Où en est la nuit ? » de Jean Hatzfeld, et bien d’autres encore… 

Je ne peux terminer cette chronique sans évoquer le magnifique film du réalisateur britannique Hugh Hudson « les chariots de feu » sorti en 1981, avec l’inoubliable V.O. composée par Vangelis, qui deviendra un succès mondial, obtenant l'Oscar de la meilleure musique de film lors des Oscars 1982. Pour l’anecdote, le morceau Chariots of Fire a été interprété par l'Orchestre philharmonique de Londres lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques d'été à Londres le 27 juillet 2012. Ce thème sera utilisé comme musique de fond pour la plupart des cérémonies de remise de médailles.

Si vous souhaitez l’écouter, c’est par ici !